Créé en 2004, le JSMC vivra en janvier 2024 sa 20ème édition. A cette occasion, nous vous proposons une immersion en plusieurs thématiques dans l’univers du concours. Et pour commencer, c’est parti pour un voyage dans le temps avec les souvenirs de Philippe Luisier, Christophe Jeanbourquin, tous membres du Comité directeur du JSMC.
Tout commence peu après le début du nouveau millénaire. Un concours de musique lente se déroulait alors tous les ans à Lenzburg, ville argovienne située à près 3h de route de Sion. Christophe Jeanbourquin s’en souvient bien :
J’y ai participé en tant que jury puis j’y ai envoyé mes élèves. A l’origine, un effort était entrepris au niveau des horaires pour éviter de faire passer les concurrents romands avant 11h. Mais les années passant, ces horaires ont été modifiés, rendant très compliquée la participation des élèves valaisans au concours.
Christophe Jeanbourquin se réunit donc avec Christian et Norbert Pfammatter pour lancer un concours similaire en Valais, avec l’appui de Josy Penon pour le bureau de concours et de Hans Ulrich Amstutz, qui en prend la présidence, Noël Roh et Andrea Roth. La première édition se tient à Steg, rassemble 221 solistes et voit la victoire de Marine Barras.
Une première édition en 2004 qui vise donc à permettre à tous les jeunes solistes de cuivres, sans limite inférieure d’âge, d’y participer. Il est vrai que le style du concours encourage la participation des plus jeunes, avec des pièces lentes et expressives. L’identité du JSMC étant clairement précisée, il restait aux organisateurs à voir comment le concours serait accueilli au niveau cantonal avant tout. Mais les solistes répondent présents et le JSMC voit défiler sereinement les années, avec un répertoire qui, de l’aveu même de Christophe Jeanbourquin,
se renouvelle et s’enrichit chaque année, pour le plus grand intérêt des solistes et du public, avec des pièces de plus en plus exigeantes et risquées.
En 2005, c’est Audrey Cretton qui s’impose à Conthey, suivie de Stefan Millius à Sembrancher puis à Turtmann en 2006 et 2007. Le comité est également remanié, puisque Noël Roh, après une année de présidence, laisse sa place à Hermann Murmann dès 2007 et que Daniel Pfammatter intègre le comité en tant que caissier.
Les 7 années suivantes, le concours se déroule à chaque fois en Valais francophone, de Collombey à Sierre, et couronne également des candidats rattachés aux Fédérations du Centre. Citons Céline Boulnoix, qui s’impose une première fois en 2008 chez elle à Vétroz, puis en 2010, lors d’une édition enneigée mais magnifique à Sierre. Entretemps, c’est Kathleen Gaspoz qui avait remporté le titre à Collombey.
Jérémy Coquoz réalise lui aussi un doublé, en 2011 à Charrat et en 2012 en terrain connu, à Bagnes. Cette édition du concours restera d’ailleurs dans les mémoires des organisateurs, car la neige fraîchement tombée pendant la nuit complique l’arrivée des participants sur place. C’est également la première année que les jurys sont désormais cachés par des panneaux, afin de garantir une équité plus grande dans l’évaluation des solistes. Cette manière de faire est d’ailleurs le standard dans tous les concours de musique aujourd’hui.
C’est Gabriel Murisier, qui triomphe à Fully à l’occasion de la 10ème édition du JSMC, en 2013. Cette 10ème édition voit la création d’un CD réunissant les anciens gagnants du concours, dont les bénéfices sont reversés à l’association la Castalie.
En 2014, le concours se déroule à Leytron et consacre Mathilde Roh, qui cèdera son titre à Adline Vouillamoz en 2015 à Brig.
En 2016, la présidence du concours change encore de mains, car Hermann Murmann, après 12 années de loyaux services, laisse la place à Philippe Luisier, entré au comité en 2009 et toujours en place aujourd’hui. Musicalement, 2016 est une année spéciale à double titre. En effet, pour la première fois dans l’histoire du concours, c’est un candidat non-valaisan, et saxophoniste de surcroît, qui remporte le concours à Muraz. Nicolas Mognetti s’impose ainsi et donne une visibilité nouvelle à la catégorie des bois, qui existe depuis 2009. Il sera imité par le clarinettiste Gabriel Pernet en 2018 à Monthey. A noter que cette catégorie des bois a rencontré pendant plusieurs années un grand succès. Ainsi, en 2009, pour l’ouverture du concours aux bois, ce sont 52 solistes bois qui s’affrontent, répartis en 3 catégories d’âge, Minimes, Cadets et Juniors. La part de solistes bois diminue en revanche beaucoup par la suite, pour ne compter plus qu’une dizaine de candidats lors des dernières éditions.
Ce sont d’ailleurs les cuivres qui règnent entretemps avec Léonie Coquoz qui remporte l’édition 2017 à Sierre. C’est d’ailleurs cette année-là que le concours atteint son pic de participants, avec 528 solistes ! Nicolas Jacquemoud prend en main, à cette occasion, les destinées financières du concours. En 2019, le Haut-Valais est à nouveau à l’honneur, car après 12 ans d’attente, Alessandro Lehner gagne le titre à Vétroz et le ramène dans le haut du canton.
En 2020, Florian Darbellay se charge de le reprendre dans le bas dès l’année suivante, alors que le concours a lieu à Troistorrents, dans une ambiance particulière car on commence à parler du Covid. Ce fameux Covid qui, en 2021, forcera l’annulation du concours, face à l’incertitude encore bien présente et aux mesures difficiles à mettre en place. Il revient en 2022 sous une forme différente, car les candidats doivent envoyer une vidéo qualificative, avant que les concurrent sélectionnés ne se retrouvent à Vouvry pour la phase finale, qui consacre Nell Vuignier. Vouvry accueille encore le concours en 2023 pour une édition tout à fait normale, qui voit la victoire de Liam Lattion, tenant actuel du titre.
Au final, 9 victoires féminines contre 10 masculines. Peut-être que l’édition 2024 remettra les comptes à l’équilibre… Ces dernières années, le comité directeur s’est également féminisé avec l’arrivée de Nicole Cretton et Julie Rausis en son sein. Ainsi, en 19 éditions, ce sont plus de 8’000 prestations, totalisant 450 heures de musique, que les solistes ont offert aux nombreux auditeurs du concours !
Et pour fêter ses 20 ans, le JSMC s’offre un petit lifting ! En effet, un changement de formule attend les candidats. Jusqu’ici, le concours se déroulait en une seule phase pour tous les concurrents, avant que les sélectionnés pour la finale ne s’y produisent. Désormais, une phase qualificative attend les candidats Cadets et Juniors le matin avant le concours proprement dit durant l’après-midi, puis la finale le soir. Les solistes Minimes et Bois débuteront leur journée en fin de matinée avec les inscriptions avant de se produire une fois dans l’après-midi et de participer également, pour les meilleurs d’entre eux, à la grande finale. Espérons que cette édition anniversaire, qui se tiendra pour la première fois dans le Lötschental, saura ravir les participants et leur nombreux public !