19 éditions, 16 gagnants. Voilà un des renseignements qu’on peut tirer de notre rétrospective sur le concours. Et ces jeunes musiciens talentueux, quelle vision ont-ils de la musique, des concours, et plus particulièrement du JSMC ? Pour le savoir, nous sommes allés à la rencontre de quelques-uns d’entre eux. Voici leurs réponses.

Céline Boulnoix, gagnante en 2008 et 2010

1. Quels souvenirs gardes-tu de ta victoire au JSMC ?
C’était la dernière année que j’avais le droit de participer à ce concours (ndlr. en 2010). En y réfléchissant bien, je n’arrive pas à me souvenir de l’après-midi. Je me souviens juste de la finale dans l’église de Sierre. Pour moi, je n’avais plus rien à perdre, c’était la dernière fois que j’étais là et j’avais vraiment envie de tout donner pour en garder un excellent souvenir…
2. D’après toi, les concours sont-ils une nécessité pour progresser ?
Je ne sais pas s’ils sont une nécessité, mais en tout cas ils nous permettent de travailler et de nous remettre en question et c’est souvent comme cela qu’on progresse. Ils nous permettent aussi de savoir où nous nous situons par rapport aux autres concurrents.
3. Quelles sont tes motivations lorsque tu t’inscris à un concours ?
Principalement de progresser et de donner le meilleur de moi-même. De plus, cela travaille aussi la confiance en soi et la gestion du stress et des émotions, ce qui, à mon sens, nous aide dans notre vie de tous les jours. Le fait d’avoir participé à ces concours m’a aidé à gérer mon stress lors des examens oraux dans mes études, par exemple.
4. Quel est ton rapport à la musique aujourd’hui ?
Aujourd’hui je joue toujours dans ma société de village, l’Union de Vétroz, et je joue également au Valaisia Brass Band. J’ai toujours beaucoup de plaisir à jouer à la maison et en répétitions et surtout à partager cette passion avec mes enfants. Mon aîné a d’ailleurs commencé l’initiation à la musique et aime beaucoup ça !

Gabriel Murisier, gagnant en 2013

1. Quels souvenirs gardes-tu de ta victoire au JSMC ?
Ceux d’une excellente journée! J’avais un morceau que j’aimais beaucoup et qui me permettait de m’exprimer totalement. Je me souviens de l’échauffement pour la finale, très décontracté avec mes collègues et amis et mon professeur Cédric. J’étais bien évidemment stressé, mais plutôt par une envie de bien faire qu’une peur du public. Le plus marquant pour moi a été de voir mes collègues de l’Edelweiss d’Orsières me soutenir en nombre et en bruit à la fin de ma prestation. La victoire est venue sublimer cette journée mais c’était avant tout une expérience humaine magnifique.
2. D’après toi, les concours sont-ils une nécessité pour progresser ?
Non, du tout. Il y a beaucoup d’exemples de musicien.n.e.s talentueux.es qui ne passent pas par les concours pour progresser. Cela dit, c’est une occasion extraordinaire de concrétiser tout le travail effectué seul à la maison et de le présenter à un public étranger au cadre familial. De plus, ce concours rassemble des milliers de participant.e.s, supporters et curieux.es et permet aux jeunes d’apprécier toute l’influence et l’inclusivité de la musique de cuivre dans notre région, bien loin du cliché d’une activité de niche qu’on lui accorde parfois.
3. Quelles sont tes motivations lorsque tu t’inscris à un concours ?
Je suis maintenant sorti du cadre des différents concours comme participant, mais j’ai la chance d’y retourner avec mes élèves. La participation à un concours doit toujours s’inscrire dans une ligne d’objectifs artistiques plus larges et venir récompenser les efforts engagés. C’est toujours une immense fierté de voir mes élèves monter sur scène et présenter leur travail avec passion. Et comme c’est un concours, gagner bien sûr !
4. Quel est ton rapport à la musique aujourd’hui ?
J’ai le privilège d’avoir pu en faire mon métier. Je suis actuellement directeur et professeur de musique à temps complet. Je m’intéresse à la composition et mets un accent particulier au développement et suivi des écoles de musiques en Valais. Je suis resté au plus proche de ce milieu qui m’a tant appris et je garde un immense plaisir chaque jour à m’investir pour le développement de la musique sous tous ses aspects.

Adline Vouillamoz, gagnante en 2015

1. Quels souvenirs gardes-tu de ta victoire au JSMC ?
Ma victoire au JSMC en 2015 reste un souvenir spécial. C’était le jour de mes 17 ans, et avoir eu la chance de jouer en finale avec ma sœur, qui avait remporté sa catégorie, a rendu l’expérience encore plus spéciale. C’était un cadeau d’anniversaire inattendu et mémorable !
2. D’après toi, les concours sont-ils une nécessité pour progresser ?
Une nécessité, je ne pense pas que ce soit le cas pour tout le monde, mais il est clair que les concours jouent un rôle significatif dans la progression des musiciens. Ils offrent une opportunité de se mesurer aux autres, d’écouter des musiciens plus expérimentés (notamment pour les plus jeunes, ce qui devrait les motiver aussi). Les musiciens auront tendance à plus s’entrainer en voyant arriver une échéance.
3. Quelles sont tes motivations lorsque tu t’inscris à un concours ?
Lorsque je m’inscrivais à un concours, c’était autant pour m’améliorer que me motiver à travailler de nouvelles pièces et apprendre à gérer mon stress. Etant très compétitrice(peut-être un peu moins maintenant), le concours en lui-même me motivait : donner le meilleur de soi-même et voir ce que cela donne.
4. Quel est ton rapport à la musique aujourd’hui ?
Mon rapport à la musique a bien évolué ces dernières années. Ce qui me semble aujourd’hui particulièrement fort et dont je n’étais pas vraiment consciente avant, c’est la puissance des émotions partagées tant avec les musiciens avec lesquels on joue mais aussi avec le public qui nous écoute. La pause forcée due au COVID a joué un grand rôle dans cette prise de conscience. En effet, le fait d’avoir été privés de répétitions/concerts/concours durant un certain temps m’a fait réaliser à quel point nous sommes chanceux de pouvoir partager cette passion et créer des moments inoubliables. Je pense notamment aux prestations au Stravinski ou au KKL avec l’ECV et également avec la fanfare. Sinon, au-delà de ça, j’écoute énormément de musique, de tous genres, tout le temps, ça m’aide à me concentrer et à me mettre de bonne humeur pour commencer et finir la journée.

Florian Darbellay, gagnant en 2020

1. Quels souvenirs gardes-tu de ta victoire au JSMC ?
Un excellent souvenir, car c’était vraiment inattendu. Je pense d’ailleurs que c’est pour cela que c’était aussi émouvant. C’est dans ces moments que tu comprends pourquoi tu bosses autant ton instrument durant toute l’année.
2. D’après toi, les concours sont-ils une nécessité pour progresser ?
Oui, c’est un très bon exercice. Personnellement, je trouve que c’est plus simple de travailler avec un objectif en vue. Dans les concours, on veut généralement faire mieux que l’année d’avant, ce qui nous amène à travailler davantage et à progresser plus facilement que sans objectif aussi fixe et clair.
3. Quelles sont tes motivations lorsque tu t’inscris à un concours ?
Toujours faire mieux. Je ne visais jamais le podium en tant que tel, mais j’ai toujours voulu faire la meilleure version possible le jour J et montrer de quoi j’étais capable. C’est toujours une fierté de faire une excellente version, et quand c’est le cas, peu importe le résultat.
4.Quel est ton rapport à la musique aujourd’hui ?
J’en fais évidemment toujours, mais très peu en tant que soliste. Désormais, je joue plutôt en groupe, notamment en brass band. Mon prochain objectif est de pouvoir donner des cours à de jeunes musiciens.

Nell Vuignier, gagnante en 2022

1. Quels souvenirs gardes-tu de ta victoire au JSMC ?
Je garde de très bons souvenirs de ce jour-là. C’était une surprise d’être appelée durant les résultats, et je me rappelle surtout de la joie et de la fierté que j’ai ressenties durant cette soirée.
2. D’après toi, les concours sont-ils une nécessité pour progresser ?
Je ne pense pas qu’ils soient une nécessité, dans le sens où il y a plein d’autres occasions de faire du travail personnel, mais ils restent une super occasion de se dépasser en tant que soliste et de se donner un objectif qui permette de repousser ses limites personnelles, tout en apprenant à gérer le stress de jouer seul face à un public, parfois nombreux.
3. Quelles sont tes motivations lorsque tu t’inscris à un concours ?
Ma principale motivation est de pouvoir jouer en soliste une pièce qui me plaît, et que j’aurai du plaisir à travailler afin de pouvoir la présenter à un public généralement intéressé et attentif.
4. Quel est ton rapport à la musique aujourd’hui ?
Je pense qu’aujourd’hui, la musique reste mon échappatoire à la vie quotidienne. Ça me permet de me mettre dans ma bulle et de faire ce que j’aime quand j’en ai envie. Elle me permet également de faire sans cesse de nouvelles rencontres avec d’autres musiciens incroyables et inspirants, qui me donnent envie de me dépasser et de découvrir toujours plus d’aspects de la musique, qui peut vraiment adopter un nombre infini de formes.

Liam Lattion, gagnant en 2023

1. Quels souvenirs gardes-tu de ta victoire au JSMC ?
C’était un moment extraordinaire, les émotions qu’on ressent à ce moment-là sont indescriptibles. Ce que je retiens de ce concours, c’est que j’ai essayé de transmettre des émotions au public et au jury avec ma prestation et que cela a fonctionné. Pour moi, la musique c’est avant tout exprimer quelque chose à travers des mélodies et si c’est réussi, je suis satisfait. J’ai d’ailleurs hâte de la prochaine édition qui me fera retourner jouer dans un village et une région qui me tiennent beaucoup à cœur !
2. D’après toi, les concours sont-ils une nécessité pour progresser ?
Je pense qu’un concours contribue fortement à la progression d’un musicien car il nous «oblige » à travailler et à s’améliorer. Il permet de se fixer un objectif à atteindre et à titre personnel, il n’y a rien de mieux pour me motiver à travailler que d’avoir des objectifs toujours plus élevés.
3. Quelles sont tes motivations lorsque tu t’inscris à un concours ?
Faire mieux que le précédent, tout simplement.
4. Quel est ton rapport à la musique aujourd’hui ?
Aujourd’hui, honnêtement, je vis musique, je mange musique, je pense musique… C’est devenu plus qu’un hobby. Dès que j’ai du temps libre, je travaille mon instrument et si je ne le fais pas, j’aurai l’impression de ne pas avoir tout fait dans ma journée. C’est devenu plus qu’un simple hobby, c’est maintenant une forme d’expression et de divertissement pour moi. Je suis passionné et j’ai envie de voir jusqu’où je pourrai aller avec la musique.